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RESTAURANT
BREGUET "ATLANTIC"
Les restaurants de l'an 2000
La décision, tout d'abord, de construire un prolongement de l'aérogare
en direction du sud. Ensuite, celle de rationaliser le travail dans les
restaurants et de les rendre plus attractifs. Il fallait trouver une idée
permettant au public de s'y sentir bien, et aussi de concevoir le fait
que la vue sur le trafic aérien qui constituait l'essentiel de
la distraction des convives lors de leur repas, puisse se transformer
en un nouvel attrait.
Les têtes pensantes de l'équipe de direction des restaurants
Canonica S.A. se sont associés aux bonnes idées d'un architecte
d'intérieur de renom, Manuel Martin, et cette collaboration a permis
d'imaginer l'inimaginibale : la présence d'un véritable
avion au milieu des restaurants !
La rénovation des espaces de restauration de l'aéroport
de Genève n'a pas été une mince affaire.
Il s'agissait d'un défi pour lequel Manuel Martin, l'architecte
d'intérieur genevois, n'a pas lésiné sur les effets
speciaux en imaginant de placer à l'intérieur des restaurants
un authentique avion. Il s'agissait de revêtir une originalité
marquée et recherchée, dans le but d'accroître la
fréquentation des restaurants, en particulier par l'apport de la
clientèle extérieure. Il fallait rénover et aménager
les installations datant de 1968, sans interrompre l'exploitation.
Manuel Martin confie : "Il fallait surprendre et convaincre. Quoi
de plus spectaculaire qu'un avion dans un restaurant d'aéroport
? A partir du moment où nous avions l'idée, tout était
simple. Je tenais à veiller à la transition entre l'avion
réel et le lieu public que sont les restaurants, mais il faut bien
avouer que nous avons évolué tout au long du projet en nous
adaptant aux nombreuses contraintes du site."
Votre première étape ?
"Il
fallait tout d'abors identifier l'avion, le découvrir et, enfin,
le mettre en place. Un programme digne d'un projet fou... Nous avons découvert
cet appareil, un Breguet "Atlantic" de l'aéroport de
Nîmes-Garons où il est encore utilisé pour des missions
de surveillance et de chasse aux sous-marins"
Comment est-il venu à Genève ?

" En fait, ill a fallu deux appareils, les BR 1150 Nos 27 et 47,
qui ont été dépecés et amenés à
Cointrin. Il n'a pas fallu moins de cinq convois routiers exceptionnels;
des grues spéciales ont été nécessaire pour
hisser les carlingues et les introduire par le toit à l'intérieur
des bâtiments. Un appareil de 56 m a été ainsi reconstitué
et c'est aujourd'hui toute une tranche de la vie de l'Aéronavale
française qui revit, non plus dans le ciel méditerranéen,
mais bien dans les restaurants Canonica S.A."

Qu'en est-il de l'aménagement
actuel ?
"Le poste de pilotage a été conservé intact
pour permettre aux enfants d'obtenir un <brevet de pilote> et une
photo."
Que repésentait pour vous ce que l'on appelle aujourd'hui une première?"Etant
Genevois, je suis heureux d'avoir pu signer cette réalisation à
Genève. J'ai des mandats dans le monde entier, mais je suis fier
d'avoir réussi ce que certains appelleraient <<une fantaisie
au sein de notre aéroport.>>"
Un travail important sans doute ?
"Du
travail, il y en eu même beaucoup! Cependant, malgré toutes
les contraintes techniques et une bonne part d'improvisation pour pallier
les imprevus, les délais ont été respectés.
Le 19 octobre 1993, les nouveaux restaurants ont été inaugurés
en présence d'une importante délégation de l'Aéronavale
française, de l'astronaute Buzz Aldrin et de très nombreuses
personnalités romandes."
Pour Manuel Martin, le défi était relevé et il est
aujourd'hui convaincu que "l'on peut faire quelque chose à
Genève sortant de l'ordinaire".
L'aéroport a changé d'aspect, toute la partie abritant les
restaurants se présente aujourd'hui d'une manière totalement
différente, correspondant mieux aux exigences de la clientèle
actuelle. Les
clients entrent dans le restaurant par l'arrière de l'avion, la
carlingue étant diviséee en quatres zones : dans la queue,
sous l'empennage, le snack "Zoulou", nom de code aéronautique,
s'adresse à ne clientèle jeune, avec une petite restauration
de sandwiches et de salades composées; dans l'aile de l'engin,
le restaurants "Plein Ciel" a été transformé
en un véritable jardin d'Eden des plaisirs de la table, dans lequel
l'authentique train d'atterissage tient lieu de pilier central.
Le cockpit fait partie de la brasserie de "L'Avion" avec, entre
deux, une salle polyvalente pouvant acceuillir une soixantaine de personnes.
"Il
fallait donner un coup de fouet à nos restaurants", affirme
Thierry Canonica. Manuel MArtin a osé changer les habitudes et
offrir un nouveau concept de restauration pour un public de 7 à
77 ans ! Ce fut réellement un redécollage en beauté
pour les Restaurants Canonica SA qui ont rapidement atteint de nouvelles
altitudes de croisière.
(Textes : René Hug)
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